1839

Herman pense pouvoir trouver un emploi de géomètre-arpenteur à l'ouest, sur le canal Érié, mais le projet reste sans lendemain.

(Les 4 et 18 mai de cette année paraissent dans le Démocratie Press and Lansingburgh Advertiser deux courts textes de fiction intitulés « Fragments from a Writing Desk », qui pourraient bien être de la plume de Melville, tout comme le bref récit de cauchemar « The Death Craft » — « La nef de mort » — publié dans le même journal six mois plus tard.)

Il y a des voyageurs et des hommes de mer dans la famille : le capitaine John D'Wolf, beau-frère du père de Herman, a fait un voyage d'exploration en Sibérie resté célèbre dans les annales familiales, et trois cousins Gansevoort sont marins. Léonard Gansevoort, par exemple, vient de rentrer d'une longue chasse à la baleine. La mer reste encore souvent le refuge des jeunes sans espoir : Herman s'engage comme mousse à bord d'un navire marchand, le St. Lawrence, en partance pour Liverpool. C'est la première croisière, New York-Liverpool-New York (5juin-30 septembre 1839), qui s'inscrira dans l'œuvre dix ans plus tard comme un roman d'apprentissage de la vie en mer et de la ville industrielle infernale sous le titre de Redburn.

À son retour, il trouve la maisonnée dans une situation financière critique. Il se remet fiévreusement en quête d'un travail.